Cours en ligne, travail collaboratif, E-learning, social learning, serious game, l’apprentissage se déroule de plus en plus vers le distanciel et les solutions digitales, au risque de laisser de côté la qualité du contenu pédagogique, parfois d’une indigence rare.
L’apparition de ces nouveaux outils a parfois laissé à penser qu’il n’était plus nécessaire d’avoir de vrais formateurs ou de vrais spécialistes de la formation, mais qu’une application permettant d’assembler en quelques clics des grains pédagogiques suffisait amplement.
Mais ces grains pédagogiques, par qui vont-ils être fournis à l’assembleur ? Par qui vont-ils être fabriqués ? En respectant quelle progression pédagogique ?
Même le plus performant des outils ne permet pas de créer ex nihilo, une formation en quelques clics, sauf à assembler de bric et de broc des images, des captures d’écrans, des informations glanées sur le web et plus ou moins fiables…
Il importe donc de faire le tri entre les innovations pédagogiques intéressantes et les fausses promesses technologiques qui sont le plus souvent accompagnées d’un discours marketing formaté assemblant des mots à la mode comme « innovant » et « disruptif » ou « engageant ».
Ces expressions sonnent bien et font moderne, mais il s’agit le plus souvent de mieux vendre un nouvel outil censé remplacer tout ce qui se faisait jusqu’alors. Tout cela nuit à l’apprentissage et à la réflexion en général.
La conception d’une formation e-learning repose, de la même façon que la conception d’une formation présentielle, d’abord sur les compétences pédagogiques d’un formateur ou d’une équipe de concepteurs. Des compétences graphiques seront également nécessaires. Des coûts techniques viendront s’y ajouter.
Soyons donc clairs : la conception et la réalisation d’une formation digitale nécessite un budget conséquent, au moins équivalent au budget nécessaire à la conception d’une formation en présentiel.
C’est ici que le e-learning va faire la différence : frais de déplacement, frais d’hébergement, rémunération des formateurs, location de salle etc. L’économie faite sur ces postes en cas de déploiement important d’une formation est tout de suite conséquente et amortit rapidement les coûts de conception.
Le e-learning ne doit pas être la transposition des outils et supports du présentiel dans le distanciel.
Le e-learning doit être précis : ce qui fonctionne en présentiel, parce qu’il y a un échange, une interaction avec le formateur, ne fonctionne plus du tout en distanciel. En salle, le formateur repère immédiatement ceux qui viennent de décrocher parce qu’ils n’avaient pas compris. En formation digitale, peu de choses sont pardonnées par les apprenants si les contenus ne sont pas à la hauteur. L’apprenant, seul devant son écran, peut rapidement bâcler les modules qu’il ne comprend pas et quitter la formation.
Le e-learning doit être visuellement riche : même un powerpoint un peu maigre est « enrichi » par l’animateur.
Imaginez-vous face à un e-learning de 3 heures composé d’un powerpoint suivi d’un quiz, combien de temps pourrez-vous tenir ? Quelles seront votre attention et votre motivation ?
Un e-learning dynamique et interactif, qui multiplie les types d’exercices et les modalités pédagogiques, aura beaucoup plus d’impact. Plus le module e-learning sera bien pensé pédagogiquement, graphiquement riche, plus il sera efficace, et plus l’apprenant sera motivé à le suivre.
La formation n’est pas un but en soi, mais un processus qui fait appel non seulement à notre intelligence, mais aussi à nos sens et à nos émotions. Pour bien former les gens, il est donc indispensable d’utiliser toutes les composantes de nos capacités cognitives et il convient de s’appuyer sur la pédagogie pour concevoir une formation de qualité.
Les outils techniques qui sont à notre disposition, doivent donc être utilisés en conscience. La technologie doit être au service de la pédagogie et non l’inverse. Ce n’est pas en investissant de l’argent sur la dernière plateforme en vogue, que votre but sera atteint !